Les réactions nucléaires qui se produisent au sein de matériaux soumis à une irradiation dans un réacteur nucléaire entrainent une évolution de la composition isotopique de ces derniers. Cette évolution isotopique au cours de l'irradiation doit être prise en compte car elle modifie les propriétés neutroniques du milieu et a donc un impact sur la puissance d'un cœur de réacteur. Elle joue aussi un rôle important dans bon nombre de domaines associés à la sûreté nucléaire : radioprotection, non-prolifération, sûreté-criticité, etc…
En pratique, les calculs d'évolution isotopique résultent d'un couplage entre un code de transport des neutrons (Monte-Carlo ou déterministe) à un code permettant la résolution des équations de Bateman, qui sont un jeu d'équation différentielles décrivant l'évolution d'un matériau à partir de la donnée des taux de réaction instantanés entre isotopes. Cet ensemble de réactions forme une toile dense et très intriquées liant les isotopes entre eux, ce qui rend le calcul complexe et délicat.
Dans la plupart des cas d'application concrets, on ne cherche pas à connaître la composition exacte des matériaux en fin d'irradiation mais seulement leur concentration d'isotopes cibles bien précis (citons, par exemple, le cobalt 60, grand émetteur gamma, pour la radioprotection). Cet état de fait permet en pratique de simplifier les chaînes de réactions nucléaires, en supprimant les isotopes qui s'avèrent peu important pour bien décrire la physique du problème et l'évolution des isotopes cibles dont on souhaite connaître le nombre avec précision en fin d'irradiation. Ces simplifications des chaînes de réactions nucléaire permettent de simplifier et d'accélérer les calculs d'évolution.
Parmi les nombreuses méthodes existantes et permettant une telle simplification, le stage proposé au sein du Laboratoire de Neutronique visera le développement d'une méthode innovante, issue de la littérature scientifique, et basée sur l'emploi de méthodes d'algèbre linéaire (décomposition en valeurs singulières). L'étudiant aura ainsi en charge d'implémenter la méthode sur différents cas d'applications (allant de calculs élémentaires de décroissance radioactive à des vrais cas d'application industriels) et de valider les résultats obtenus via des comparaisons à des codes d'évolutions à l'état de l'art (le code VESTA 2.3 développé à l'IRSN et le code OpenMC).
Niveau d'étude : stage de Master 2 (Université) ou stage de fin d'études d'école d'ingénieur, préférence avec une spécialisation en ingénierie nucléaire. Une connaissance du langage de programmation Python serait appréciée.
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